The Contested Legacies of the Anthropology of Debt Bondage in Southeast Asia: Indebtedness in the Vietnamese Sex Sector
American Anthropologist, 2018, 120(4): 671-683
Le paradigme l’esclavage moderne promeut des analogies avec la traite transatlantique, des Blanches et indigène. L’analogie que certains chercheurs proposent pour décrire la servitude pour dettes hier et aujourd’hui en Asie du Sud-Est conduit à envisager l’hypothèse selon laquelle les dettes contractées par les prostituées vietnamiennes auprès de prêteurs, proxénètes et intermédiaires de la migration soient un vestige de l’esclavage indigène. L’étude ethnographique et légaliste de la dette dans l’industrie sexuelle vietnamienne en Asie du Sud-Est à la lumière des traditions d’asservissement pour dettes discrédite la thèse transhistorique. En revanche, elle met en lumière la relation créancier-débiteur et montre que les prostituées ont besoin de crédit pour financer la production et la reproduction sociale dans un contexte en proie à un rapide développement capitaliste, et qu’en raison de leur exclusion des marchés financiers, du travail et de la migration de travail, elles y accèdent par des arrangements personnalisés qui génèrent de fortes obligations et dépendances, dans une structure sociale qui favorise le patronage, la hiérarchie et la dépendance.